SCIE MUSICALE / LAME SONORE |
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Il
s’agit de l’objet utilisé pour couper du
bois. Bien que rien ne soit certain et que beaucoup de
théories courent à propos de l'origine de la scie
musicale, l’idée de la percuter avec un maillet ou
de la frotter avec un archet pour la faire vibrer remonterait au
19ème siècle et serait attribuée
à des bûcherons français. Plusieurs
brevets furent déposés en ce temps en
Amérique et en Europe. La scie musicale devient populaire grâce au cirque et au music-hall à partir de 1900. Peu onéreuse et facilement transportable, elle est employée par des musiciens de rue, des clowns, des chanteur, des groupes de rock, de country, des orchestres de bal ou des humoriste (le belge Raymond Devos, par exemple) avant que la musique dite "sérieuse" ne s'en empare à son tour. Des compositeurs comme Arthur Honegger, Henri Sauguet et Georges Crumb écrivirent pour elle. Marlène Dietrich, qui l'employait dans ses concerts, fut son interprète la plus célèbre. On la joue assis ou plus rarement debout, en plaçant le manche en bois entre les jambes, tenant l'extrémité de la lame de la main gauche (directement ou à l'aide d'une poignée en bois) afin de la courber en forme de "S". En frottant un archet de violon en un point précis qui dépend de la courbure, la hauteur de la note s'en trouve modifiée. Sa sonorité quasi vocale s'apparente à celle d'un des types de jeu possibles avec les ondes Martenot (le ruban associé au signal sinusoïdal et au diffuseur à résonance) ou le Theremin. Elle fait partie, au même titre que le glassharmonica et le waterphone, de la famille des idiophones à friction. Capable d'une grande finesse expressive lorsqu'elle est bien maîtrisée, son étendue peut couvrir plus de trois octaves. La France reste sans doute l'un des pays de tête dans le domaine de la fabrication depuis plusieurs décennies notamment par le biais de la Lame Sonore, une scie sans dent conçue par Jacques Keller en 1948 qui publia conjointement une méthode chez un grand éditeur français dans laquelle, outre divers exercices et explications, paraissent des oeuvres originales de Sauguet et Koechlin. La lame sonore peut être adaptée à la morphologie de chacun de ses interprètes. Celle de Thomas Bloch a été réalisée sur mesure par Alexis Faucomprez (Riorges, France). Marlène Dietrich jouant la scie musicale - De gauche à droite - Ancienne scie musicale (collection LRMM - Université de Montréal) Lame sonore réalisée pour Thomas Bloch par Alexis Faucomprez |